« Les politiques osent tout, d’ailleurs c’est à çà qu’on les reconnaît ! »

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Il est tentant de paraphraser le regretté Michel Audiard, qui lui au moins nous faisait rire.

Tant les agissements des têtes d’affiche du microcosme politique nous donnent envie de pleurer… et de nous abstenir de voter.

A l’UMP, c’est d’abord l’inimitable Jean-François Copé avec sa gouaille de chef de gang et son culot de voleur de présidence qui ouvre le bal.

Après les révélations récentes de l’hebdomadaire Le Point, il est à nouveau mis en cause dans le cadre de l’affaire « Bygmalion », accusé d’avoir favorisé ses proches. Après les fausses factures, les faux événements. Exemple cité par le journal Libération de ce jour : « une « conférence sur l’accès au crédit » le 30 mai 2012, trois semaines après la défaite de Sarkozy, a été facturée 299.000 euros. Or le député UMP Pierre Lellouche, supposé en être le principal intervenant, ne s’y est pas rendu selon ses agendas et ses souvenirs ». Montant en cause : 20 millions d’euros. A l’UMP, depuis Pasqua et Chirac, on ne fait pas dans la demi-mesure… Comme d’habitude, l’entourage de Copé hurle à la persécution : tactique habituelle des manipulateurs, qui se font passer pour des victimes, le temps de tenir jusqu’au prochain scandale.

Au PS, Ségolène Royal dément catégoriquement à la sortie du Conseil des Ministres avoir tenu sur ses collègues des propos venimeux et amers. On ne se refait pas : celle qui n’hésitait pas à gifler ses assistantes parlementaires est coutumière du fait. Problème : ses déclarations figurent entre guillemets dans Paris-Match, sur deux pleines pages. Et son mensonge d’hier lui vaudra la réprobation d’une bonne partie de la communauté médiatique. Quant à ce qui restera de sa crédibilité…

L’un comme l’autre sont des professionnels du border-line, n’hésitant pas à franchir la ligne jaune à l’occasion, aidés en cela par un culot et un ego hors du commun.
Ils devraient pourtant se méfier : Copé figure à la 34e place du classement des personnalités politiques, tandis que Royal, en 13e place, perd 5 points en un mois.

Pour autant, il y a fort à parier que ces « serial menteurs » continueront sur leur lancée, pour deux raisons.

D’abord parce que le système des partis porte au sommet non les plus compétents, non les plus désintéressés, non les plus honnêtes, mais les meilleurs tueurs. Machiavel l’avait bien compris, qui définissait le pouvoir comme « la capacité de tuer l’autre ». Comment lui donner tort ? On est prévenus… Beaucoup ont oublié qu’il y a quelques années, en Allemagne, un certain Monsieur Hitler est arrivé au pouvoir par la voie démocratique.

Deuxième raison : notre Justice, avec ses délais de prescription bien trop courts, encourage les tripatouillages de toute sorte. Pas vu, pas pris ! Ainsi Jacques Chirac a-t-il bénéficié d’abord de l’immunité propre à la fonction présidentielle puis de la prescription dans de nombreuses affaires : les juges ont constaté la réalité des faits, puis constaté leur impuissance au regard de l’ancienneté des affaires. D’autres ont payé parfois à sa place. Cela ne l’empêche pas de couler aujourd’hui des jours tranquilles auprès de Bernadette dont Paris-Match (encore !) nous relate sa « dévotion » auprès de son époux. On attend la canonisation.

La morale de cette histoire ? On a les élus qu’on mérite !

La répétition de ces faits propres à beaucoup de politiques « professionnels », bien au-delà des « exemples » cités plus haut, mène tout droit dans les esprits à leur banalisation. Les procès et les affaires se succèdent : en cas de temps mort il y a toujours Pasqua pour se dévouer. Les Français se disent depuis longtemps dégoûtés de la politique, et s’abstiennent en masse.
Alors que faire ? Est-ce vraiment utile de réagir face au « système », et comment ?

Oui, il faut réagir. L’absence de réaction vaut complicité. Et les compromissions engendrent inéluctablement des catastrophes : tout est question de temps. Les démocraties ont laissé Adolf Hitler remilitariser la Ruhr en 1936, en violation des traités. Et trois ans plus tard ce dernier mettait l’Europe à feu et à sang.
  1. Il faut voter : s’abstenir c’est accepter les excès qu’on dénonce. C’est aussi faire insulte à ceux qui ont lutté pour le suffrage universel.
  2. Aujourd’hui, de vraies alternatives aux « partis de gouvernement » existent, de Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan à Nous Citoyens de Denis Peyre. Prenez le temps de lire leurs programmes, et refusez d’être pris pour un simple godillot par des barons locaux confiants dans votre passivité.

L’indépendance d’esprit est déjà un signe d’intelligence !

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