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    Vacances vénitiennes : à la découverte de trois villes et d’un patrimoine exceptionnel… inscrit sur la liste de l’UNESCO

    Chose promise, chose due : voici le récit d’un périple au cœur de la Vénétie, sur les traces de Palladio, architecte de génie.

    Un ensemble de 24 « villas », inscrit en 1996 sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.

    Si près de nous, il fallait y aller, en espérant vous donner l’envie de découvrir à votre tour cette région si proche ! Myvesinet vous emmène.

    Habiter le Vésinet, c’est apprécier au quotidien un cadre unique, composé d’un ensemble architectural remarquable. Cet été, cette notion d’ensemble architectural a guidé nos pas vers la Vénétie.

    Soyons honnêtes : la certitude d’avoir du beau temps associée au plaisir des yeux et des papilles fut pour beaucoup dans le choix de ce périple qui nous a conduits de Vérone à Venise en passant par Vicence, la ville d’Andrea Palladio (1508 – 1580).

    Pourquoi ces trois villes ? Tout simplement parce que Palladio et ses élèves élevèrent en Vénétie des centaines de « villas ». D’abord conçues comme résidences d’été pour les riches vénitiens, les « Ville Venete » furent par la suite élevées au cœur de vastes domaines agricoles. En hommes d’affaires avisés, les Vénitiens ont rapidement su tirer profit de la terre, consécutivement à la perte d’influence de Venise sur les mers.

    Suivez-nous sur les traces de Palladio, en commençant par découvrir ce génie : plusieurs dizaines de ses réalisations sont inscrites sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Imaginez un seul architecte construisant, à la même époque tous les châteaux de la Loire…

    Les « villas palladiennes », omniprésentes en Vénétie

    En Vénétie, le terme villa est utilisé pour de décrire la maison à la campagne, la distinguant ainsi de celle de la ville, appelée palais, qui était généralement située à Venise.

    Plusieurs familles nobles pour qui Palladio construisit une villa possédaient également un palais sur le Grand Canal de Venise et dans la plupart des cas, leur nom de famille a été accolé au titre du palais et de la villa, d’où des palais Barbaro et un palais Foscari à Venise, une villa Barbaro et une villa Foscari en Vénétie.

    Les édifices entièrement conçus par Palladio se trouvent à Venise et dans sa région, la Vénétie, avec un somptueux groupement de palais à Vicence, aujourd’hui vantée dans les guides touristiques comme la ville de Palladio. Le patrimoine de Palladio inclut les villas de Vénétie et des églises telles que l’église du Rédempteur de Venise.

    En 1979, le cinéaste Joseph Losey aura le génie de mettre en scène cette architecture à travers l’opéra « Don Giovanni » de Wolfgang Amadeus Mozart.

    Première partie : Palladio et son œuvre

    Andrea Palladio ne fut pas seulement architecte au sens strict du mot : « sculpteur » d’édifices, il fut capable de dessiner et de « forger » des structures harmonieusement complexes en rapport avec l’espace environnant. Cette capacité d’invention, inspirée des grands modèles antiques, s’accompagnait cependant d’une attention tout aussi exigeante pour les conditions concrètes de la création et de la construction. En ce sens, Palladio garda toute sa vie durant son intuition de bâtisseur et d’artisan.

    A première vue, on pourrait dire qu’il n’a rien inventé, avec ses palais à colonnades et frontons surmontés de statues ou d’obélisques. Les Grecs et les Romains étaient passés par là ! Mais s’il a remis le style néo-classique au goût du jour, il a en revanche innové en théorisant les proportions de ses bâtiments, alliant symétrie et perspective parfaite.

    Les proportions de ses bâtiments obéissent en effet à une règle précise en termes de volume : là où précédemment, les architectes utilisaient des formules mathématiques pour équilibrer une simple façade, Palladio va lier ces formules à tout l’édifice. Aussi le style « palladien » va-t-il rapidement devenir synonyme d’harmonie et d’intégration au paysage, se propageant rapidement.

    Un style caractéristique qui a traversé les époques

    Le palladianisme connaît une forte popularité au 16e siècle en Italie, principalement en Vénétie, où Palladio crée la majeure partie de son œuvre. Ce style devient brièvement populaire au milieu du 17e siècle en Europe grâce au Grand Tour effectué en Italie par de jeunes étudiants. Au début du 18e siècle, il redevient à la mode, sous l’appellation de néo-palladianisme, dans beaucoup de pays d’Europe (en France et en Irlande notamment). Plus tard, lorsque le style perd la cote en Europe, celui-ci connaît un regain de popularité en Amérique du Nord, plus particulièrement avec les édifices imaginés par Thomas Jefferson. Le style est toujours populaire en Europe au 19e siècle et au début du 20e siècle, où il est fréquemment employé pour la création d’établissements publics et municipaux., comme par exemple de la Maison Blanche aux Etats-Unis.

    L’inspiration est venue à Palladio dès sa jeunesse : fils d’un meunier qui le place très jeune en apprentissage chez un tailleur de pierre, Palladio débute comme sculpteur ; c’est cet art qu’il pratique à Vicence en 1524 où, à l’âge de seize ans, il entre dans l’atelier de Giovanni di Porlezza et Girolamo Pittoni. Ces deux maîtres, au style classique proche de celui de Sanmicheli, avaient su former le goût du jeune sculpteur pour le « bel antique ».

    Pour ses villas, Palladio ne s’inspire pas uniquement du modèle des maisons de campagne de l’Antiquité. En l’occurrence, il emprunte des éléments nobles de l’architecture religieuse antique, comme des portiques surmontés de frontons, ou des salles de plan centré couronnées de dômes, à l’instar du Panthéon à Rome.

    Palladio concevait les élévations de ses villas selon les façades des temples romains. L’influence de ces temples devint plus tard la marque de fabrique de son œuvre. Les villas palladiennes sont généralement construites sur trois niveaux : un sous-sol ou rez-de-chaussée rustique qui comprenait les services pour la domesticité et les pièces moindres. Au-dessus, le piano nobile (étage noble), accessible par un portique atteint par une volée de marches. Cet étage accueille la salle de réception et les chambres. Au-dessus encore, se trouve une mezzanine basse avec les chambres secondaires et logements.

    Vers la gloire : Architecte en chef de Venise, la Sérénissime

    Son ouvrage majeur, « Les Quatre Livres de l’architecture » est édité en 1570 à Venise.

    Cet ouvrage inspira les architectes à travers l’Europe. Ce livre participe grandement à la profusion et la compréhension des bases du palladianisme. Pendant le 17e siècle un grand nombre étudia en Italie et reçut les bases du courant palladien. Ces architectes étrangers, retournant dans leur pays purent adapter le style palladien selon le climat, la topographie et le goût personnel de leurs clients.

    Cette même année, Palladio succède à Jacopo Sansovino, décédé, dans la charge d’architecte en chef de la Sérénissime ; il y construit les églises de San Giorgio Maggiore et du Redentore. Andrea Palladio meurt en 1580 avant d’avoir achevé le Teatro Olimpico de Vicence que son disciple Vincenzo Scamozzi terminera.

    En savoir plus

    A lire

    « Palladio », aux éditions Taschen, un ouvrage facile d’accès et bien documenté, à commander chez votre libraire au Vésinet pour 7,99 euros !

    Prochainement

    Cap sur Vérone, notre première étape, avec toutes les infos pour découvrir facilement cette ville magnifique, destination idéale pour un week-end prolongé. Puis notre chemin nous mènera à Vicence et enfin à Venise. Soit 4 épisodes au total, et toutes les astuces pour découvrir la Vénétie entre amis, en amoureux ou en famille.

    L’œuvre de Palladio sur la liste du patrimoine mondial

    Hors du centre historique de Vicence, la liste du patrimoine mondial inclut les vingt-quatre villas suivantes :

    • Villa Angarano, Bassano del Grappa
    • Villa Badoer, Fratta Polesine
    • Villa Barbaro, Maser
    • Villa Caldogno, Caldogno
    • Villa Chiericati, Grumolo delle Abbadesse
    • Villa Cornaro, Piombino Dese
    • Villa Emo, Vedelago
    • Villa Forni Cerato, Montecchio Precalcino
    • Villa Foscari, dite Malcontenta, Mira
    • Villa Gazzotti Grimani, Vicence
    • Villa Godi Malinverni, Lugo di Vicenza
    • Villa Piovene, Lugo di Vincenza
    • Villa Pisani, Montagnana
    • Villa Pisani, Bagnolo di Lonigo
    • Villa Poiana, Poiana Maggiore
    • Villa Rotonda, Vicence
    • Villa Saraceno, Agugliaro
    • Villa Serego, San Pietro in Cariano
    • Villa Thiene, Quinto Vicentino
    • Villa Trissino, Sarego
    • Villa Trissino, Vicence
    • Villa Valmarana Bressan, Monticello Conte Otto
    • Villa Valmarana, Bolzano Vicentino
    • Villa Zeno, Cessalto

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