Les pelouses du Vésinet et la biodiversité

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Les pelouses du Vésinet font partie de la qualité et de la diversité des espaces verts publics de la ville-Parc dessinée par le Comte de Choulot lors de la création du Vésinet, érigée en commune en 1875.

Elles représentent une superficie de 31 hectares soit 6,2% de la superficie totale de la commune. Ces pelouses sont classées au titre des monuments naturels et des sites et à ce titre sont protégées de toute construction immobilière.

Savez-vous qu’un inventaire écologique des pelouses du Vésinet, réalisé en 2012 à l’initiative de la ville, a révélé un patrimoine floristique exceptionnel ?

Les espèces remarquables qui ont été découvertes avaient été oubliées durant un bon siècle ou plutôt n’avaient pu se reproduire du fait de la pratique des tontes (cinq à sept fois par an) en vigueur au sein de la commune depuis des décennies. Les zones laissées à l’état sauvage pour réaliser cet inventaire écologique ont permis de retrouver ce patrimoine floristique caractéristique des pelouses sableuses et sablo-calcaires de l’Ile de France.

Quels sont les principaux éléments de cet inventaire ?

En premier lieu, cet inventaire a permis de considérer les pelouses sableuses et sablo-calcaires du Vésinet comme un enjeu régional tant ces milieux ont régressé en Ile de France et de manière générale dans toutes les plaines françaises .Ces pelouses représentent une superficie de 14 hectares dont la moitié est en bon ou très bon état tandis que l’autre moitié est en mauvais état mais susceptible d’être restaurée assez aisément. Selon le Ministère de l’Ecologie ce constat fait du Vésinet un site important au niveau national pour la conservation de cet habitat particulièrement rare et menacé puisque notre commune abriterait environ 1 % du total de la surface des pelouses sablo-calcaires françaises intégrées au réseau européen Natura 2000. (Réseau qui rassemble au niveau européen les sites naturels identifiés pour leur rareté et fragilité, voir infra).

En second lieu, cet inventaire a permis d’identifier :
Près de 300 espèces végétales sur moins de 100 hectares inventoriés ;
Une cinquantaine d’espèces remarquables, 6 espèces menacées, avec souvent des populations exceptionnellement importantes. Ainsi, on a noté la présence de fleurs très rares et/ou en voie d’extinction en Ile de France telles que :
– Le Trèfle semeur
– Le Silène conique
– La Sauge fausse-verveine
– L’œillet des Chartreux
– La Véronique en épi
Entre 3 et 7 espèces qui pourraient être protégées dès 2013-2014 en fonction de l’évolution de la réglementation.

En troisième lieu, cet inventaire a recensé les principales espèces exotiques envahissantes qui mettent en péril la biodiversité en remplaçant progressivement les espèces végétales naturelles .Il s’agit pour l’essentiel, au Vésinet, de la Renouée du Japon, du Bambou, du Robinier faux-acacia et de l’Ailante glanduleux..

Les premières leçons tirées de ce diagnostic

A partir de l’étude réalisée par le Cabinet Alisea la ville a défini les portions de pelouses ou pelouses présentant le plus fort intérêt floristique et pour lesquelles on n’effectuerait qu’une fauche par an, en septembre. Cette fauche tardive a pour avantage de laisser se dérouler normalement le cycle de reproduction des plantes et de permettr e à de nombreuses espèces d’insectes ou d’oiseaux de se nourrir ou se reproduire dans ces espaces.

Comment découvrir la biodiversité de nos pelouses ?

Au gré de vos promenades vous découvrirez des panneaux qui ont été disposés au bord des pelouses les plus riches en biodiversité

Au gré de vos promenades vous découvrirez des panneaux qui ont été disposés au bord des pelouses les plus riches en biodiversité et qui contiennent des informations et des illustrations sur leurs habitats. Et si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à vous adresser au secrétariat du Service Ecologie urbaine et Environnement de la ville pour vous procurer deux livrets : le premier « Agir pour la préservation de la biodiversité au Vésinet » et le second « 2 parcours pédestres à la découverte de la biodiversité au Vésinet ».

Vous pouvez également les télécharger sur le site de la ville.

Un exemple de pelouse non fauchée le long de l’allée d’Isly

Les objectifs de la démarche Natura 2000

Avec la constitution du réseau Natura 2000, l’Europe s’est lancée dans la réalisation d’un ambitieux réseau de sites écologiques dont les deux objectifs sont :

  • préserver la diversité biologique
  • valoriser le patrimoine naturel de nos territoires.

Le maillage de sites s’étend sur toute l’Europe de façon à rendre cohérente cette initiative de préservation des espèces et des habitats naturels.
Le vol des oiseaux migrateurs nous rappelle avec poésie que la nature et sa préservation n’ont pas de frontières.

Deux textes fondateurs
Les deux textes importants sont les directives européenne « Oiseaux » (1979) et « Habitats faune flore » (1992).

Elles établissent la base réglementaire du grand réseau écologique européen.
Les sites désignés au titre de ces deux directives forment le réseau Natura 2000.

La directive « Oiseaux » propose la conservation à long terme des espèces d’oiseaux sauvages de l’Union européenne en ciblant 181 espèces et sous-espèces menacées qui nécessitent une attention particulière. Plus de 3000 sites ont été classés par les Etats de l’Union en tant que Zones de Protection spéciale (ZPS).

La directive « Habitats faune flore » établit un cadre pour les actions communautaires de conservation d’espèces de faune et de flore sauvages ainsi que de leur habitat. Cette directive répertorie plus de 200 types d’habitats naturels, 200 espèces animales et 500 espèces végétales présentant un intérêt communautaire et nécessitant une protection. Les Zones Spéciales de Conservation (ZSC), actuellement plus de 20000 pour 12% du territoire européen, permettent une protection de ces habitats et espèces menacées.

Bien qu’adoptées à des époques différentes, ces deux directives reposent sur une série de mesures analogues conçues pour préserver les espèces et les habitats les plus menacés, vulnérables, rares ou endémiques de l’Union européenne. Non seulement elles protègent les espèces elles-mêmes mais également les habitats de ces espèces.
Une section particulière aux sites Natura 2000 dans le Code de l’environnement précise le cadre général de la désignation et de la gestion des sites Natura 2000 en France (art L. 414.1 à L. 414.7 du Code de l’Environnement).
L’objectif ultime est de veiller à ce que les espèces et les types d’habitats protégés parviennent à un état de conservation favorable et que leur survie à long terme soit considérée comme garantie dans l’ensemble de leur aire de répartition en Europe.
Pour atteindre cet objectif, les États membres peuvent librement utiliser des mesures réglementaires, administratives ou contractuelles selon le principe général de subsidiarité

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