Le Vésinet et Croissy bientôt mariés ?…

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Vous préférez « Croissigondins » ou « Vésillons » ?

Peut-être aurons-nous à choisir demain un nouveau nom pour les habitants d’une nouvelle commune issue d’une possible union entre Le Vésinet et Croissy.

Bref aperçu de la réunion d’information qui s’est tenue en Mairie de Croissy le 18 novembre. Myvesinet.com y était, et lance le débat…

La salle était bondée

« Réinventons notre ville »

Jean-Roger Davin

Plus de 200 personnes se pressaient pour assister, à l’appel de Jean-Roger Davin, Maire de Croissy, à une réunion d’information sur le thème « Réinventons notre ville ».

A l’ordre du jour : passage en revue des solutions permettant de maîtriser l’avenir face aux impacts cumulés de la baisse de la dotation globale de fonctionnement et de la réforme territoriale. Puis la présentation d’une grande concertation publique sur le web, démarche participative innovante à destination de tous les citoyens.

Il nous a paru intéressant d’exposer aux Vésigondins les clés du débat, tel qu’il a été présenté par Jean-Roger Davin, dans la mesure où nous sommes tous concernés par un possible rapprochement entre nos deux communes.

Pourquoi se rapprocher ?

  1. Les communes vont recevoir moins d’argent de l’Etat : baisse des dotations de 11 milliards d’euros sur trois ans, sur 2015 – 2017. Soit 3,7 milliards de moins, dès l’année prochaine pour les collectivités locales.
  2. Mais leurs dépenses augmentent : la réforme des rythmes scolaires grève lourdement le budget des communes
  3. La CCBS, avec 173 000 habitants pour 7 communes, devra se fondre au 1er janvier 2016 au sein d’une intercommunalité de 20 villes pour 340 489 habitants… et 137 élus ! Et Le Vésinet et Croissy ne représentent respectivement que 16 432 et 10 410 habitants.

Une première étape, la « mutualisation communale » ou « intercommunale ».

Première urgence : éviter l’effet de ciseau inéluctable provoqué par l’augmentation nécessaire de la dépense et la baisse prévisible des ressources. Pour Croissy, le manque à gagner occasionné par la baisse de la dotation globale de fonctionnement et la réforme des rythmes scolaires se chiffre à 634 000 euros !

Pour le Vésinet, ce montant se situerait entre 800 000 et 1 million d’euros, les finances étant par ailleurs grevées d’une dette de plus de 16 millions d’euros, soit 1 020 euros par habitant contre 157 euros par habitant pour Croissy.

Une solution s’impose : la mutualisation des moyens. En clair, il s’agit de rationaliser les services et d’optimiser la dépense publique. Une démarche déjà engagée avec Le Vésinet, s’agissant notamment de la mutualisation des services techniques, en discussion depuis juin, qui sera testée dès le 1er janvier 2015. Selon Jean-Roger Davin, les deux conseils municipaux ont déjà décidé de passer ensemble des appels d’offres. Par exemple, pourquoi ne pas réaliser ensemble un Centre de Surveillance Urbain commun quand Le Vésinet s’équipera de caméras de surveillance ?

Vers une fusion de Croissy et du Vésinet ?

Reste à relever le défi de l’intercommunalité. L’enjeu est de taille : les communes actuellement regroupées au sein de la CCBS (7 villes et 173 000 habitants) seront au 1er janvier 2016 noyées dans un ensemble de 20 villes pour 340 000 habitants !

Face au risque assuré de dilution administrative, une solution : la fusion de Croissy avec Le Vésinet, pour former un ensemble de près de 27.000 habitants (10 410 + 16 432). Ce qui permettrait à la commune nouvelle, selon Jean-Roger Davin, de figurer en 9e position et de disposer plus facilement ainsi d’un siège de vice-président au sein de la future communauté d’agglomérations. Bref, d’avoir voix au chapitre et connaissance des dossiers.
Cela tombe bien : cette possibilité de regroupement est justement offerte par la proposition de loi  »commune nouvelle », déposée le 7 octobre par Jacques Pélissard, Député et Président de la puissante Association des maires de France (AMF).

Sur ce sujet, L’Express daté du 19 novembre présente un reportage intitulé « Mon village s’est marié » « Personne ou presque ne les connaît mais, dans quelques années, la France devrait compter plusieurs milliers de «communes nouvelles». Visite à l’une des pionnières, Baugé-en-Anjou. » Pour le Maire de Croissy, le choix du Vésinet s’impose

Pour Jean-Roger Davin, il sera possible à deux de maintenir « une entité qui nous ressemble », et de garder un esprit village cher aux concitoyens des deux localités. Selon lui, les points communs sont nombreux entre elles : communauté de cadre de vie, même typologie d’habitants, problématiques identiques (faible COS, transports, déchets verts, protection du patrimoine, ZPPAUP…etc.).

Prudent, le Maire précise toutefois à plusieurs reprises « nous n’en sommes pas encore là », et « ce n’est qu’une solution parmi d’autres ». Pour autant, peu importe l’échéance : le mot « rapprochement » est lâché. Si l’on considère que gouverner, c’est prévoir, et qu’il appartient aux élus d’anticiper les évolutions à venir, et de préférence en y associant les citoyens, alors cette démarche vaut qu’on s’y attarde.

Avons-nous d’ailleurs vraiment le choix ? Une logique Darwinienne semble s’imposer : faute d’évolution, le risque de disparition est bien réel.

Et vous ? Que pensez-vous de cette démarche ? Croissy lance une consultation citoyenne sur le web

L’opération « réinventons notre ville » repose sur un dispositif innovant mis à la disposition des Croissillons. La plateforme numérique OpenLab C2.20 a été présentée le 18 novembre aux participants par Philippe Gouron, conseiller municipal féru de multimedia et spécialiste du digital.

Reposant sur le principe du « crowdsourcing », ou partage d’idées, elle permet la mise en commun des suggestions apportées par l’ensemble des concitoyens, après inscription sur le site. D’origine anglo-saxonne, cette démarche privilégiant l’intelligence collective est mise en œuvre par de nombreuses villes, comme Bordeaux, Grenoble ou encore Strasbourg

Un cadre de vie exceptionnel, à préserver tous ensemble

Réforme territoriale : des intercommunalités géantes en 2016

A puissante métropole, intercommunalités de taille. Pour éviter le déséquilibre, le législateur, tout en créant une métropole de six millions d’habitants autour de Paris, a obligé les communes de la grande couronne à se regrouper en intercommunalités d’au moins 200.000 habitants.

La loi MAPTAM de janvier 2014, qui a créé cette métropole, prévoyait en contrepoids de pousser les intercommunalités voisines à se regrouper pour avoir la taille de pôles économiques, favorisant la « multipolarité » de la première région de France, qui pèse pour 30% du PIB national.

La loi prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de la zone dense de l’agglomération francilienne atteignent la taille minimum de 200.000 habitants. Sur les 94 EPCI que comptent le Val-d’Oise, l’Essonne, les Yvelines et la Seine-et-Marne, 41 sont concernés par ces regroupements.

Dans ce nouveau cadre, les futures métropoles et agglomérations exerceront des compétences élargies. L’habitat et la planification urbaine (élaboration du Plan Local D’urbanisme) seront transférés à ces nouvelles intercommunalités, alors que ces compétences aujourd’hui sont capitales dans l’action communale.

Tous ces changements institutionnels auront des conséquences très importantes sur le rôle et la place qu’occupent aujourd’hui les communes, et donc par la suite, sur la gestion de la vie quotidienne de leurs habitants.

Jetons un œil à la carte des nouvelles intercommunalités dévoilée par le préfet de la région Ile-de-France. A ce jour, une seule intercommunalité yvelinoise a atteint ce seuil minimal de 200 000 habitants : Versailles Grand Parc.

11 autres intercommunalités devront envisager des rapprochements d’ici le 31 décembre 2015 : Boucle de la Seine, Saint-Quentin-en-Yvelines, Mantes-en-Yvelines, Saint-Germain Seine et Forêts, Poissy-Achères-Conflans, 2 Rives de la Seine, Seine et Vexin, Ouest Parisien, Maisons-Mesnil, les Coteaux du Vexin, Seine-Mauldre.

En l’état du droit, le préfet de région devra arrêter ce schéma avant le 28 février 2015 mais le Gouvernement entend repousser cette échéance au 30 avril 2015, les arrêtés de création des nouveaux EPCI devant ensuite être pris avant le 1er janvier 2016.

Une nouvelle réunion de la CRCI était programmée ce 5 septembre au cours de laquelle les 84 membres qui la composent (dont 79 élus) devraient débattre du projet de schéma régional de coopération intercommunale.

En savoir plus 

La proposition de loi Commune nouvelle : http://www.amf.asso.fr

La Loi MAPTAM :
http://www.vie-publique.fr/actualite/panorama/texte-discussion/projet-loi-modernisation-action-publique-territoriale-affirmation-metropoles.html

Charles Darwin et la Théorie de l’évolution :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Darwin