Mal diagnostiquée et mal prise en charge par les autorités sanitaires.
Cette infection, transmise par les tiques, peut provoquer, si elle n’est pas soignée, paralysie et démence.
Aujourd’hui, elle est en pleine expansion.
Jamais nos forêts n’ont connu une telle infestation de tiques, après trois hivers cléments. Voici donc l’essentiel de ce qu’il faut savoir, en termes de soins comme de prévention, pour passer un été en toute sérénité. Que l’on ait deux ou quatre pattes.
EN BREF
Le risque de se faire mordre par une tique augmente lorsque la température se réchauffe dans les bois au printemps et se poursuit jusqu’à l’automne. Les tiques peuvent cependant être actives l’hiver, si celui-ci est doux et qu’il tombe peu de neige. Toutefois, le risque de contracter la maladie de Lyme est à son maximum durant les mois de printemps et d’été.
L’important est de savoir que la maladie existe. D’en connaître les signes annonciateurs, et de consulter au moindre doute, car la prescription d’antibiotiques adaptés est très efficace.
Si une fièvre et un anneau rouge de plusieurs centimètres de diamètre ayant tendance à s’étendre (prenant la forme d’une cible) apparaissent, consultez. À ce stade, des antibiotiques par voie orale permettent d’éradiquer la bactérie indésirable. Lorsque le tableau est typique et qu’il y a une notion de morsure de tique, le médecin n’a même pas besoin de chercher confirmation par un examen biologique (prise de sang). Les antibiotiques sont prescrits d’emblée et le tour est joué car il n’y a pas de problème de résistance bactérienne.
Mais si elle n’est pas soignée, cette infection peut devenir chronique et diffuser de la peau à tout l’organisme. Engendrant alors des complications graves qui peuvent toucher plusieurs organes (articulations, cerveau, cœur…).
Des symptômes à connaître !
Les autorités sanitaires recensent environ 27.000 nouveaux cas en France chaque année. Chiffres largement sous-estimés selon les associations de patients et certains professionnels de santé. La maladie progresse, en France comme ailleurs : les tiques sont de plus en plus nombreuses et surtout elles sont de plus en plus infectées. Bien connaître les symptômes permet de soigner à temps et d’éviter les complications parfois très graves propres à cette maladie.
Dans les 30 jours après la piqûre, la maladie de Lyme peut apparaître d’abord sous la forme d’une plaque rouge et ronde qui s’étend en cercle (érythème migrant) à partir de la zone de piqûre puis disparaît en quelques semaines à quelques mois.
L’évolution est très favorable lorsque la maladie est diagnostiquée et traitée précocement. En l’absence de traitement, l’évolution vers la phase secondaire n’est pas systématique, mais aggrave le pronostic.
Si la personne ne reçoit pas de traitement antibiotique, des signes neurologiques ou des atteintes des articulations ou plus rarement d’autres organes peuvent apparaître quelques semaines ou quelques mois après la piqûre. Des mois à des années après l’infection peuvent apparaître des manifestations tertiaires, de type articulaire, cutané, neurologique, musculaire, ou cardiaque.
Comment se protéger ?
La prévention reste la meilleure arme contre cette infection qui peut être grave si elle est négligée. Tous les promeneurs, joggeurs et ramasseurs de champignons doivent connaître et respecter les consignes suivantes.
Pour réduire les risques de morsure de tique lors d’une promenade en forêt, la consigne du ministère de la Santé est simple :
- Porter des vêtements longs, couvrants et fermés.
- Appliquer des répulsifs sur les vêtements.
Pas toujours facile, en plein été ! C’est pourquoi la mesure la plus importante, au retour d’une promenade, est de vérifier qu’une tique n’a pas élu domicile sur notre peau – notamment au niveau des aisselles, des plis du genou et du haut des cuisses – ou du cuir chevelu. Un examen quotidien de la peau est souhaitable et il vaut mieux bénéficier du dispositif adéquat pour se débarrasser de ce grand acarien.
Une fois l’intruse repérée, il faut la retirer le plus vite possible : plus la tique reste fixée longtemps sur la peau et plus le risque de transmission de bactéries augmente. Pour retirer l’indésirable, ne cherchez surtout pas à l’endormir au préalable, comme on le préconisait autrefois, car on s’est aperçu que cela augmentait le risque que la tique, endormie, largue ses sucs salivaires contenant les fameuses bactéries. Le mieux est d’utiliser un crochet antitique vendu en pharmacie (ou une pince à épiler, à défaut) et de retirer la tique avec sa tête. Il faut ensuite désinfecter avec un antiseptique transparent et sans alcool et, surtout, surveiller l’apparition de signes annonciateurs d’une maladie de Lyme débutante.
Une épidémie qui dégénère… en polémique
On connaît depuis la fin des années 1970 cette maladie découverte lors d’une épidémie d’arthrite chez des enfants de la petite ville de Lyme aux États-Unis). Mais aujourd’hui, elle fait l’actualité.
Des médecins ont lancé récemment un appel au Ministère de la Santé, lequel annonce à son tour un plan d’actions national contre la maladie de Lyme. En cause pour certains praticiens : l’absence de reconnaissance de la maladie de Lyme chronique, et des tests peu sûrs. Selon le professeur Christian Perronne est chef de service en infectiologie à l’hôpital universitaire Raymond-Poincaré de Garches
Et ce même médecin d’ajouter, s’agissant des tests employés pour dépister :
Et les animaux ?
Les animaux domestiques, en particulier les chiens, peuvent être piqués et introduire des tiques infectées dans les maisons. A ce jour, rien ne prouve qu’ils puissent transmettre l’infection directement aux humains.
- Des mesures de prévention et de contrôle s’imposent, au quotidien après une promenade.
- Laisser un chien dormir dans une chambre sans qu’on ait auparavant vérifié qu’il n’est pas porteur de tiques peut permettre à ces dernières d’infester la maison.
- Il est utile de vérifier à chaque jour si le chien est infesté de tiques et de les enlever manuellement lorsqu’elles sont présentes.
- Protégez votre chien au quotidien avec des colliers et répulsifs efficaces.
Comment enlever une tique à un chien ?
La tête de la tique est enfouie dans la peau de l’animal, mais son corps et ses pattes sont libres. Pour pouvoir retirer la tique il faut appliquer une tension constante sur son corps avec une pince. Au bout de quelques minutes, la tique devrait lâcher prise. Il faut prendre soin de ne pas arracher la tique afin de ne pas laisser les pièces buccales dans la peau ce qui pourrait entraîner une réaction inflammatoire locale plus ou moins importante. Il est important de porter des gants lorsqu’on touche aux tiques à cause du risque de transmission à l’humain.
La plupart des chiens atteints de la maladie de Lyme n’en présentent aucun signe, mais les manifestations les plus courantes de cette maladie sont l’arthrite et la claudication causée par la douleur articulaire. Les chiens atteints peuvent également avoir de la fièvre, une perte d’appétit et un manque d’énergie. Lorsqu’ils se manifestent, les signes peuvent apparaître et disparaître, varier en intensité, et même parfois passer pour des manifestations d’une autre maladie. En règle générale, les chiots sont plus susceptibles de présenter des signes cliniques que les chiens adultes.
Le traitement classique de la maladie de Lyme chez le chien est la prise d’antibiotiques durant 4 semaines. Les chiens répondent généralement au traitement en deux ou trois jours lorsque la maladie est diagnostiquée en phase précoce. Dans certains cas, cependant, les signes réapparaissent et le traitement doit être prolongé.
C’est pourquoi la prise en charge de la maladie de Lyme passe avant tout par la prévention.
EN SAVOIR PLUS
- Ministère de la Santé : http://social-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/article/maladie-de-lyme
- Consulter le dépliant Maladie de Lyme sur le site de l’agence nationale de santé publique :
- Site utile : http://www.lyme-enfant.com
